Géologie, STE01.


Chapitre 1 :

Croûte terrestre : structure et composition.



I\ Généralités.


A\ Les enveloppes terrestres.


1\ L'organisation concentrique.






Masse (croûte + manteau ) : 69% de la Terre.

Masse (noyau) : 31% du total de la Terre.



2\ Propriétés physiques.






B\ Structure sismologique de la Terre.


1\ Nature des ondes P, S et L.


Les ondes P se propagent dans tous les matériaux.

Les ondes S ne se propagent pas dans les liquides.





Les ondes P ont une augmentation régulière jusqu'au Moho puis marquent un palier. Elles restent constantes jusqu'à présenter une chute de leur vitesse : elles marquent ainsi la zone de faible vitesse (= LVZ : Low Velocity Zone).

Ces ondes marquent trois paliers :


Les ondes S : elles confirment ce qui est montré par les ondes P ; une augmentation de la vitesse, présence de la LVZ puis à nouveau trois paliers et enfin le manteau. Elles s'annulent dans le noyau externe et réapparaissent dans la graine.


Surface de la Terre.





Centre de la Terre.

- Lithosphère (environ 100km)

- Asthénosphère : de -100 à -300km ; la vitesse diminue. 6% des matériaux y sont liquides. C'est une zone déformable.

- Mésosphère (le reste du manteau) : zone où la vitesse augmente.

- Noyau externe.

- Graine.



Le noyau externe est parcouru de courant électrique. La graine est comparée à du « fer doux ». Elle fonctionne un peu comme une dynamo : elle provoque des champs magnétiques.



II\ Composition de la croûte terrestre.


A\ Substances chimiques.





1\ Répartition naturelle.


a\ Les huit éléments principaux.


Ces huit éléments comptent pour 98% du poids total de la croûte.



b\ Les autres éléments.




=> L'élément fondamental est le silicium ( Si ). Il permet la géochimie du Si et la formation du groupe des silicates.


2\ Agencement de la matière minérale.


Présent sous deux aspects ordonnés (cristallisé) et désordonné (amorphe).


a\ État amorphe





Exemple : Si dans les silex, dans l'agate.


Magma liquide constitué d'ions (mobiles et avec énergie) qui peuvent commencer à s'organiser : on va avoir des groupements mobiles les uns par rapport aux autres, qui vont se figer et leur énergie va baisser. On va obtenir un système stable qui atteindra un équilibre. Le résultat sera l'obtention d'une matière vitreuse.


Exemple : l'obsidienne, quand quelques cristaux sont apparus, on arrive au Pechtein.


b\ Matière en état ordonné.





Ici, on a un refroidissement lent où l'énergie cinétique diminue jusqu'à disparaître. Le réseau est alors parfait et la matière est bien cristallisée.


c\ Conséquences sur les propriétés de la matière.



3\ Logique de l'état cristallin.


a\ Liaison de NaCl.


Le sodium et le chlore sont liés par une liaison atomique.


b\ Autres types de liaisons.





Dans un minéral, il n'y a pas qu'un seul type de liaison. On peut trouver des liaisons : métalliques, covalentes, de Van Der Waals.

Dans le cas du diamant, tous les atomes de carbone ( C ) sont liés par liaison covalente. Ce sont ces liaisons qui permettent au diamant d'être un des plus durs minéraux au monde.

La liaison la plus répandue dans le monde minéral est la liaison ionique.


4\ Coordination.


a\ Principe de la liaison.


L'agencement géométrique des ions dans le minéral dépend de deux principaux facteurs :


La taille définit la figure géométrique (sa forme).


b\ Motifs ioniques élémentaires.





La règle de Pauling donne : Rc / Ra .



=> Ces quatre formes sont des structures élémentaires.


B\ Les cristaux.


Définition.


Un cristal est un solide minéral, naturel, homogène, ordonné à l'échelle atomique et défini par une composition chimique précise. Ce cristal est limité par ses faces généralement planes, faisant entre elles des angles parfaitement définis. Les cristaux se forment à partir de liquides fondus et de vapeurs.


1\ Cristallisation expérimentale.


C'est une cristallisation à partir d'un liquide amorphe qui sera soit une solution d'ions soit un liquide en fusion haute température (HT). La cristallisation est l'apparition, dans un liquide amorphe, d'une phase ordonnée (cristalline).

Ce mécanisme comprend deux phases successives : la germination (ou nucléation) et la croissance. Les températures et la composition jouent un rôle prépondérant dans cette cristallisation (la pression est, elle, peu importante).


a\ Surconcentration de solution.


Le liquide amorphe est une solution d'éléments chimiques dissous dans l'eau. Si la solution est saturée, elle contient un grand nombre d'ions (son maximum). Un cristal placé dans une solution saturée ne peut ni croître ni se dissoudre (décroître).

La cristallisation d'une solution se produit si il y a sursaturation (on « dépasse » le degré de dépassement). Pour que celle-ci se produise, elle doit atteindre son entropie minimale (état stable). On obtient un résultat par évaporation et l'on a deux cas possibles :


b\ Refroidissement de liquide en fusion.


Il existe trois types de refroidissement :


Les magmas qui arrivent en surface sont bien sûr passés d'abord en profondeur. Dans ces conditions, quelques gros cristaux se sont formés. Dans la remontée par la cheminée, il y a eu apparition de nombreux petits cristaux et lorsque ce magma atteint finalement en surface, il y a formation de verre.


2\ Niveaux de cristallisation.


a\ Notion de maille cristalline.


Une maille (cristalline) est la plus petite partie d'un minéral qui puisse exister. Elle forme une figure géométrique telle que sa répétition dans l'espace donne un cristal visible.


Exemple :




C'est la plus petite cristallisation cubique.


b\ Réseaux cristallins.


Un réseau cristallin est constitué par la répétition dans l'espace de la cellule unité de la maille.



c\ Les 7 systèmes cristallins.











Toutes les mailles des minéraux se regroupent en 7 systèmes cristallins ; ce sont les 7 formes primitives.



Tous les systèmes cubiques dont la maille est cubique n'auront pas forcément une forme cubique. Ces sept systèmes sont divisés en 32 groupes de symétrie. Dans la calcite, il n'y a pas de plan de symétrie.


3\ Croissance du cristal.





a\ Les cristaux automorphes de « forme primitive ».


Leur sens est 1,1', 1''. Dans chaque sens, on ajoute le même nombre de cube. On arrive à une croissance plus grande sur les sommets que sur les faces. On obtient donc, des cubes.


b\ Les cristaux automorphes dérivés par troncature.


La croissance de ces cristaux est identique vers les sommets et les faces. Les sommets sont ensuite tronqués (d'où le terme de troncature) de façon triangulaire. On obtient un cube avec 6 grandes faces et 8 petites. C'est le cas des minéraux cubiques et octaèdriques.


c\ Les cristaux xénomorphes (de forme quelconque).


Ces cristaux peuvent résulter de deux phénomènes :


Les premiers cristaux qui se forment sont automorphes. Les derniers seront xénomorphes.


4\ Propriétés cristallines et réseaux.


a\ Densité.


La densité dépend de l'élément chimique, du degré de compaction. Plus le réseau est serré, plus il est dense.


b\ Dureté.


La dureté dépend du réseau. Un minéral tendre est par exemple le talc. Le plus dur est le diamant. Il existe une échelle qui dépend des liaisons (leur nombre, leur type). En général, il existe des plans de cassures :


c\ Éclat et couleur.


L'éclat dépend de la face et des plans de clivage.

La couleur est due à l'absorption de minéraux, ce qui donne une couleur plus ou moins caractéristique. Parmi les minéraux sombres, on trouve les pyroxènes et les amphiboles. Des minéraux clairs peuvent être des feldspaths, du quartz, de la calcite...

La couleur est liée aux inclusions d'autres éléments chimiques dans le minéral. Les propriétés optiques des minéraux sont basées sur la vitesse de propagation de la lumière dans le minéral (on compte trois axes de vitesse).


d\ Luminescence.


Selon l'éclairage, on observe différents phénomènes.


e\ Macle et épitaxie.


La macle : c'est l'association de deux ou plusieurs cristaux d'un même minéral selon une loi géométrique qui mettent en commun une face ou un élément de symétrie.

L'épitaxie : c'est l'association de cristaux appartenant à des espèces minérales différentes. Ces associations produisent des curiosités minéralogiques.


C\ Substances minérales.


Définition :

Un minéral est une substance naturelle de composition chimique et de structure atomique bien définie qui se présente souvent sous forme de cristaux. On connaît 1500 à 1800 espèces minérales. 200 sont relativement connues. On trouve dans ces minéraux 8 éléments chimiques fondamentaux, produisant des assemblages distincts.


1\ Les silicates.


Revoir le document précédent.








a\ Tétraèdre, SiO4, motif ionique élémentaire.


Si est tétracoordonné et forme (SiO4)4-. Ces tétraèdres ne peuvent s'assembler que par les sommets.


b\ Modalités d'assemblage.



2\ Diversité des substances silicatées.


a\ Isomorphisme. Exemple des péridots.


Définition : même forme mais composition différente. Mg et Fe se remplacent très bien car ils ont à peu près la même taille. Les péridots varient de :


Mg 100%


Mg 0%

Fe 0%

Fe 1000%


b\ Polymorphisme. Exemple de la silice.








Définition : on retrouve dans ce cas la même composition mais une forme différente.

On peut citer le quartz BT (α) qui est rhomboèdrique alors que le quartz HT (β) est hexagonal. Dans le cas de la tridymite, celle-ci est hexagonale alors que la cristobalite est cubique. La coésite est monoclinique. Toutes les formes citées sont des formes naturelles.


On trouve six domaines de stabilité, séparés par une courbe de transformation (sur la courbe, passage de l'un à l'autre). Dans la limite des domaines, il y a deux degrés de liberté. Sur la courbe, on a les deux polymorphes et il n'y a plus qu'un seul degré de liberté. Les points P, R, S et T, dits invariants, n'ont aucun degré de liberté.


La règle de phase est : v = c + 2 – φ.

« C » est ici pour SiO2 = 1.

« 2 » est un nombre paramètre pouvant changer

« φ » est le nombre de phases de polymorphie.


Quand un polymorphe est dans une roche, on l'utilise comme baromètre et thermomètre géologique. Si on se trouve sur un point invariant, on aura « précisément » la température et la pression. La roche sera dite « roche index ».


c\ Substitution (Si par Al).


Il existe trois règles.

Si : 0,38Å et Al : 0,45Å


On remplace un Si par un Al dans un tétraèdre sur 4.

-> (SiO2)3AlO2K => feldspath potassique, « orthose », « samidine ».

-> (SiO2)3AlO2Na => feldspath sodique, « Albite ».

A 1000°C, on peut avoir un cristal mixte (NA et K présents) mais Na : 0,97Å et K : 1,33Å (plus de 15%). Quand la température devient inférieure à 600°C, ce cristal mixte ne peut plus exister et il va y avoir séparation de Na et de K : c'est le phénomène de démiction. Un cristal qui a subit une démiction est un cristal dans lequel des parties (tâches) appartiennent à un autre cristal (mélange) : ce sont les perthites.


-> Si2Al2O8Ca : feldspath calcique dans les roches volcaniques : l'Anorthite.

-> Les plagioclases sont dans certains cas, une série mixte avec du Ca et du Na à haute température. Ils ont une macle en alternance (bande noire, bande blanche observées en lumière polarisée analysée).


-> Il y a remplacement d'un Si par un Al : Si2Al2O6K => la Leucite (retrouvée dans la lave du Vésuve).

-> SiAlO4Na : la Néphéline (minéral blanc et complexe des roches volcaniques).

=> Ces feldspathoïdes sont des roches à déficit en Si.


3\ Autres substances minérales








On citera la pyrite, de couleur jaune d'or, qui est retrouvée dans les roches métamorphiques. FeS2 est cubique.


Généralement orthorhombiques, les liaisons sont réalisées grâce au Ca2+ ; se retrouve dans les évaporites. Cette anhydrite peut s'hydrater pour donner du gypse. Quand ce dernier est déshydraté, il forme une poudre blanche qui réhydratée donne le plâtre. Le passage de l'anhydrite au gypse provoque une augmentation du volume où les lamelles glissent les unes par rapport aux autres. Ceci provoque l'instabilité des sols où elle est retrouvée.


D\ Du minéral à la roche.


1\ Distinction minéral / roche.


Les niveaux d'organisation des roches et des minéraux sont différents (différence entre cristal, minéral et roche). Une roche est constituée par la juxtaposition de grains minéraux (la même espèce de minéral ou des espèces différentes) présentés, eux-mêmes, sous forme de cristaux. Le cristal est un individu alors que le minéral est l'espèce à laquelle appartient l'individu. La roche est la population regroupant les différents individus appartenant à une ou plusieurs espèces.


2\ Assemblage des minéraux.


Deux éventualités pour expliquer l'origine des minéraux dans une roche :


a\ Grains néoformés





La lave, quand elle se refroidit va faire une mise en ordre des ions, selon les réseaux d'un certain nombre de cristaux. On retrouve deux types cristallins.






b\ Les grains hérités.


Dans le sable, on peut observer une série de grains.

Le sable a une composition granitique : il forme une arène granitique. Dans les massifs granitiques, les grains sont néoformés. Dans le sable, les grains sont hérités.

Si le sable est compacté, il donnera du grès, c'est une roche solide. Les grains de calcite seraient néoformés et les autres grains seraient des grains hérités.


3\ Notion de texture.





La texture est définie par un certain nombre de caractéristiques : taille, forme, nature et relations mutuelles des grains. Cela est vrai pour les roches magmatiques, sédimentaires et métamorphiques.


a\ Taille et dimension des grains : la granulométrie.


Il y a des grands et des petits cristaux. Ces derniers sont témoins d'un refroidissement rapide alors que les gros sont témoins d'un refroidissement lent.

Lorsque les gros cristaux sont peu nombreux, les petits sont en quantité importante. L'inverse est vrai.


b\ Forme des grains.


Les automorphes ont une forme propre alors que les xénomorphes non (ils sont formés pendant le deuxième temps de cristallisation).


c\ Relations mutuelles des grains entre eux.


On peut trouver des inclusions ou des auréoles réactionnelles.



d\ Structure fluidale.


La disposition géométrique des grains est liée à la mise en place de ces grains : cela entraîne une fluidalité (en fonction de l'écoulement des grains).

On pourra distinguer différentes textures : microlithiques (avec des microlithes), porphyriques (avec des gros cristaux) ou bien encore trachytiques (avec une orientation des cristaux).


e\ Historique.


Le magma est formé en profondeur. Dans la chambre magmatique et la cheminée volcanique, il y a un refroidissement lent : production de gros cristaux automorphes. Pendant l'éruption, il y a un refroidissement rapide qui permet aussi la production d'automorphes mais de petite taille. Enfin arrive le refroidissement brutal qui provoque la mise en place du verre.



II\ Conclusion.


Il y a une organisation logique du monde minéral. On trouve trois types d'espèces : chimique, minérale et rocheuse.

Les niveaux d'organisation sont de plus en plus complexes. Ces espèces sont représentées sous forme d'objet.


STYLE="margin-bottom: 0cm; font-weight: medium">Les niveaux d'organisation sont de plus en plus complexes. Ces espèces sont représentées sous forme d'objet.